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20 photographies N&B

  • Photo du rédacteur: Aurélie.C
    Aurélie.C
  • 22 oct. 2018
  • 9 min de lecture

Sélection d'une 20 aines de photographies en noirs et blanc, qui me transportent, m’émeuvent, m'éblouissent, me touchent. 20 moments de vie, qui soit me font sourire ou qui me donnent envie de pleurer.


Mère migrante de Dorothea Lange


Contexte : Il y a beaucoup à dire sur la carrière de Dorothea (1895-1965), photographe de profession. C'est surtout son travail sur la grande dépression en 1936 qui l'a fait connaître. Notamment avec cette série de clichés représentant Florence Owens Thompson, une maman de 7 enfants de 32 ans. Son Mari Cleo perd son emploi à la suite de l'écroulement de la bourse de Wall Street et meurt d'une fièvre quelques temps après, laissant Florence seule et sans ressources.


Elle me touche parce que : Le visage de cette femme exprime tellement de choses : entre l’inquiétude, la peur, la force tranquille et douce, l'autorité, la volonté, le désespoir. Elle me fait penser à une maman courage et guerrière, qui comme le roseau ploie sous les coups de la vie, mais ne se brise pas. Son visage est grave, mais les enfants qui l'entourent s'accrochent à elle comme à une bouée de sauvetage. La photographie transpire l'amour malgré l'environnement qui semble pauvre et difficile (ce qui est d'ailleurs le cas, après avoir fait mes recherches pour trouver la source de cette photographie).


Portrait sans nom, sans histoire, juste pour la beauté d'un visage.

Elle me touche parce que : Je ne peux pas dire que cette photo me touche. J'aime le format, le choix d'une photo un noir et blanc, l'angle de prise de vu, j'aime la beauté de cette femme, ses sourcils fournis, ses tâches de rousseur, l'intensité de son regard, ses joues rondes presque enfantines, ses lèvres, l'harmonie de son visage.


Simone Veil chez elle en 1974 par ?


Contexte : Simone Veil (1927- 2017) est une magistrate et une femme politique française. Née dans une famille juive aux origines lorraines, elle est déportée à Auschwitz à l'âge de 16 ans. Rescapée elle fait des études de droit et de science politique puis entre dans la magistrature comme haut fonctionnaire. En 1974, elle est nommée ministre de la Santé et a la charge de faire adopter la loi dépénalisant le recours par une femme à l'IVG. Elle apparaît dès lors comme icône de la lutte contre la discrimination des femmes en France.

Elle me touche parce que : D'abord parce que cette photo d'elle est magnifique. On la voit décontractée, à peine coiffée, sans maquillage, habillée d'un simple T-shirt. C'est sans artifices et sans tailleurs que sa beauté est la plus belle. Je trouve que cette photo représente totalement la personnalité de Simone, de celle qu'elle est dans la vie de tous les jours, lorsqu'elle n'a pas les projecteurs braqués sur elle. Cette femme, au delà de la trouver sublime, j'aurais aimé la côtoyer, l'écouter, la connaître, apprendre d'elle. Je la trouve inspirante, dotée d'une intelligence sage, et d'un charisme dingue. Elle me fait tellement penser à mon arrière-grand-mère, de ce genre de femmes qui militent, mine de rien, sans faire trop de vagues, mais toujours avec intelligence. Alors peut-être que je me trompe totalement sur sa personne, mais j'aime me l'imaginer ainsi.

The little readers - Mario Cattaneo


Contexte : Mario Cattaneo (Milan, 1916-2004) est était un photographe italien amateur. Cette photo fait partie de sa première série de clichés et a été prise à «La Fera del Sinigaglia», le marché aux puces traditionnel de Milan en 1950.


Elle me touche parce que : Ils ont l'air si studieux, absorbés dans leur lecture. Je me doute bien au vu de la grosseur des livres qu'il s'agit sûrement de magazines Picsou, ou tout autre BD du genre, il n'empêche qu'ils ont un bouquin à la main. Cette photo me laisse penser qu'ils n'ont pas forcément l'argent pour s'acheter ce pourquoi ils sont assis à même l'étale, alors ils consomment sur place. Ça me rappelle, mon enfance, lorsque j'allais faire les courses avec mon père ou mes grands-parents. A l'époque, ils me laissaient au rayon livres, où je pouvais emprunter une BD et m’asseoir dans l'allée pour la lire. C'était totalement toléré par l'enseigne et les employés du magasin, d'ailleurs je n'étais presque jamais seule, parfois nous pouvions être 4-5 gamins alignés sagement les uns à côtés des autres, attendant que les parents fassent leurs courses, sans que cela ne soit perçu comme anormal. A Cora, en plein milieu du rayon, il y avait même un coin lecture aménagé exprès pour ça, avec des bancs en mousse où j'ai pu dévorer tous les Max et Lili. Petit à petit cette pratique s'est perdue, sûrement parce que les gamins ne tiennent plus en place, n'écoutent plus, ne font pas attention aux objets, ou parce que les parents achètent au moindre caprice. Je trouve que c'est une pratique d'autant plus valorisante pour l'enfant, car il a la confiance de ses parents, confiance qu'il ne va pas chercher à perdre afin de pouvoir continuer à jouir de son privilège. A l'époque, si nous faisions une bêtise, s'en était fini, alors mieux valait se ternir à carreaux. Cette photo, me rend nostalgique de l'éducation et des valeurs que nous avions pu avoir à l'époque et qui se perdent peu à peu. A voir si nous allons vers du mieux, ou du pire.

Suffragettes

Contexte : Suffragette désigne, les militantes de la Women's Social and Political Union, une organisation créée en 1903 pour revendiquer le droit de vote des femmes au Royaume-Uni. Ce qu'elles obtinrent en 1918.


Elle me touche parce que: Je suis une femme! Non seulement je suis une femme, mais en plus, je suis féministe, donc pour moi, il en va de soit que ce mouvement ait eu lieu, que ce soit en Angleterre, en France ou dans n'importe quel pays, il me semble normal que la femme ait droit de voter. D'ailleurs ça me semble totalement dingue que l'on ne l'ait pas eu en même temps que les hommes. Tout comme ça me parait toujours aussi dingue que l'on puisse non pas avoir le même salaire. Ou qu'une femme qui a plusieurs partenaires soit traitée de P***, alors qu'un homme est un Apollon... ou que les femmes soient encore très minoritaires dans les emplois politisés, ou à la tête de grosses entreprises, ou que l'on doit faire attention à comment on s'habille, selon l'heure où l'endroit que l'on fréquente, ou que l'on ne se sente pas en sécurité lorsque l'on marche dans la rue, ou ... enfin, je crois que vous avez compris pourquoi cette photo me touche.

Douceur Saphique - de ?

J'aurai adoré connaître le contexte de cette photo, son auteur, l'année ... mais je n'en trouve pas sa source. Dommage.


Elle me touche parce que : La photo n'est pas vraiment en noir et blanc, mais en sépia rosé, elle fera alors office d'exception. Je crois qu'il n'y a pas grand chose à expliquer sur pourquoi elle me touche. Cette photo dégouline d'amour et de tendresse, même si elle dérangera les plus prudes (si pas homophobes) d'entre vous. Le chat est mon animal préféré, par sa beauté, son caractère, son indépendance, alors sa présence renforce encore plus mon adoration pour cette photographie. J'imagine l'état de bien-être, d'amour et de sérénité de ces deux femmes et j'en serai presque jalouse.

De ?

Elle me touche parce que : Elle laisse place à l'imaginaire. Je trouve cette photo très artistique, entre grâce, lumière et noirceur. Le visage flouté de la femme dont on voudrait tellement voir les traits, donne l'impression qu'elle est en train de disparaître, de s'effacer peu à peu à la vie. Elle 'offre l'image du lâcher prise, d'un abandon à la vie. L'autre interprétation que j'en fait, me laisse un goût amer, de l'image de la femme effacée, réduite au silence, celle qui doit être belle mais qui doit surtout bien se taire. Surtout être gracieuse sans trop en faire, sans trop s'imposer, rester dans l'ombre des hommes et n'entrer dans la lumière que lorsqu'elle y est invité.


  1. Wait For Me Daddy - Claude P. Dettloff


Contexte : 1940 à New Westminster. Après la déclaration de guerre du parlement du Canada au Reich en 1939, les troupes de la British Columbia Regiment ont été appelés pour se rendre à Nanaimo. Alors que les soldats marchaient vers le train, Claude P. Dettloff s'est positionné pour photographier toute la colonne qui descendait la colline. Alors qu'il s'apprêtait à prendre la photo, il a vu un jeune garçon de 5 ans courir sur la route pour rattraper son père. A l'arrière plan, une femme au manteau sombre regarde partir avec angoisse ses deux frères. Des moments saisissants figés pour toujours.


Elle me touche parce que : Cette photo est en elle-même hyper touchante et je pourrai ne rien ajouter à sa description. La guerre 39-45 m'émeut plus particulièrement parce que mes arrière-grands-parents l'ont vécu dans la fleur de l'âge alors même qu'ils venaient de se rencontrer. J'avais 23 ans passé lorsqu'ils sont décédés, alors j'ai eu le temps de les connaître, d'écouter les récits de mon arrière-grand-mère qui me racontait leur vie durant la guerre, sa vie à elle à l'usine d'armement, sa vie à lui dans l'orchestre allemand, leurs séparations, les retrouvailles...

George Hoyningen-Huene - 1934


Contexte : Photographie de mode. Créateur: Lucien Lelong. Models: Virginia Kent and Peggy Leaf


Elle me touche parce que : Cette photographie, avant de faire mes recherches, je n'avais aucune idée qu'elle puisse être une photographie de mode. Cela n'enlève en rien la beauté de l'image et de l'interprétation que je veux m'en faire. J'aime regarder la vie à cette époque, la grâce des dames, le savoir-vivre et le savoir être, les tissus de qualité, la valeur sentimentale des objets dont on prenait soin, le début de l'émancipation des femmes etc. Pourtant je n'aurais pas aimé vivre à cette époque-là. Au vu de mon caractère, de mon indépendance, de ma sexualité, de mon refus d'enfanter, je n'aurai pas pu vivre heureuse ou alors dans la clandestinité. Certes cela apporte un côté excitant, mais ça me semble tellement compliqué, surtout si l'on vit à la campagne. Entre les mœurs très conservatrices, le jugement omniprésent, le mariage, les convenances et les obligations d'être, j'aurai été une dévergondée à brûler sur le bûcher. Il suffit de lire les biographies sur Violette Morris, Vita Sackville-West et Virginia Woolf (et encore, elles ont été privilégiées par leur condition) ou des homosexuels déportés pour comprendre la difficulté d'aimer et d'être "différent" à cette époque. A travers cette photo, le fait que ce soit une femme qui ait un geste de courtoisie envers une autre femme (même si le geste n'a rien de saphique), m'inspire à imaginer leur vie si l'homosexualité aurait été bien perçue et non fichée (les homosexuels étaient fichés jusqu'en 1981 !).


De ? New-York,1925

Contexte : Un policier arrête la circulation pour qu'une chatte puisse traverser la route avec son bébé chaton.


Elle me touche parce que : Ba parce que les hommes ont le droit d'être sensibles sans pour autant passer pour un con.

Mais non, voyons ! C'est juste que je trouve cette photo tellement mignonne. D'autant que le policier à l'air d'être vraiment heureux de pouvoir rendre service à cet animal. Que c'est émouvant ! Sniff, Next.



Sally Mann - Candy Cigarette 1989

Contexte : Sally Mann est connue pour ses clichés de famille mais surtout pour les controverses qu'ils ont suscités, notamment avec ceux de ses enfants posant nus. Sur Candy Cigarette, on y voit Jessie, une des filles de Sally, cheveux longs en bataille, tenir une cigarette (en chocolat).


Elle me touche parce que : Une fois n'est pas coutume, lorsque je suis tombée sur cette photo, je n'en connaissais pas le contexte. Ce qui m'a frappé, c'est l’expression de la jeune fille à la cigarette. Visage grave, presque arrogant ou triste, d'une beauté pure et fragile. Le mélange de sa jeunesse (8ans) et sa posture si adulte et mature, combiné à un regard pénétrant qui dérange tout autant que la cigarette qu'elle tient avec féminité aux buts de ses doigts. Sa tenue blanche et sa blondeur lui donnent une aura de sainte sur ce fond noir, accentuant encore plus l'accroche de nos yeux, nous faisant presque oublier la présence de sa soeur à droite de la photo. Pour moi, cette photo est parfaitement réussie et amène le spectateur exactement là où le souhaitait Sally : dans un climat dérangeant mais fascinant. Qui en ferait presque culpabiliser ceux qui pourraient aimer cette photographie.

12 - Un chat à la fenêtre - de ?


Elle me touche parce que : Parce que ce chaton me fait trop craquer. Parce que j'aime cette photographie et parce que j'aime les chats tout simplement.















Vivian Maier

Contexte : L'oeuvre de cette photographe amateur est à hauteur de 150 000 clichés, dont seuls 3000 ont pu être développés de son vivant. Nounou de profession, elle photographiait la vie de son quartier, de sa ville, accumulant 50 ans de photos sur négatif qui seront découverts qu'après sa mort en 2009.

Elle me touche parce que : En réalité je ne sais pas trop pourquoi cette photo me touche. Je n'aime pas les enfants (rohhhh, oui c'est possible de ne pas aimer les enfants ...) et encore moins quand ils pleurent. Mais chez cette petite fille, j'ai l'impression de lire une multitude de choses autre que la tristesse. Je ressens de la solitude, un chagrin profond, peut-être un appel au secours, même s'il s'agit probablement d'un simple petit chagrin passager.

De ?

Contexte : Je n'ai pas retrouvé la source de cette photo, par contre je peux vous en dire plus sur la présence d'animaux dans les tranchées, notamment lors de la 1ère et de la 2de guerre mondiale. L’intensité des combats oblige des milliers d’animaux à fuir les villages et les condamne à l’errance. Ceux qui atteignent des lignes de front sont récupérés par les soldats. Ces animaux deviennent essentiels aux soldats, ils sont le lien vers la vie d’avant, vers l’extérieur. Une présence qui rassure, une bouffée d’air et de douceur au milieu de l’horreur.


Elle me touche parce que : J'aurai pu faire un article complet juste sur les photos de soldats avec des chats, tellement je trouve ça touchant. D'ailleurs je ne suis pas la seule à avoir remarqué la puissance de ce type de photo, puisqu'elles ont même fini par devenir des photos de propagandes par les organisations terroristes qui les utilisent pour se donner une image positive. Hormis cette dérive douteuse, c'est surtout de voir que même dans les pires moments, l'homme est capable de s'autoriser à retrouver un peu d'humanité et de tendresse. Ces photos sont tellement fortes en émotion que je vous laisse ce lien pour en voir encore plus !

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