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Sexualité différente

  • Photo du rédacteur: Aurélie.C
    Aurélie.C
  • 29 janv. 2019
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 mai 2019

On a beau être en France, dès lors que l'on sort un peu trop de la "norme sociale" on est considéré comme "différent". Soit, ça me va très bien d'être différente, je n'en suis pas moins "normale". Je me suis longtemps cherchée, ne sachant pas qu'elle étiquette coller sur mon front. Après 15 ans de questionnement, j'ai peut-être enfin la réponse.




Homosexualité

Dans "Law of Desire", j'ai joué un homosexuel. Les gens étaient plus fâchés que j'ai embrassé un homme sur la bouche que d'avoir tué un homme. Il est intéressant de voir que les gens peuvent vous pardonner le meurtre d'un homme, mais qu'ils ne peuvent pas vous pardonner d'en embrassé un. ” Antonio Banderas

Je vous avoue, que je souhaiterai qu'en 2018, ne plus me sentir "différente" de part mon orientation sexuelle. J'aimerai même ne pas avoir à en parler. J'aimerai ne pas à avoir à me justifier, ni à ressentir une peur du rejet lorsque j'annonce être plus attirée par les femmes. Non seulement je suis attirée par les femmes, mais j'ai une vie sexuelle très particulière. Déjà je refuse de vivre en couple, je tiens trop à mon indépendance. Je n'ai pas forcément besoin d'avoir des relations sexuelles avec la personne qui partage ma vie. Je suis donc une adepte de l'amour platonique, sans pour autant être asexuelle. L'esprit à plus d'importance à mes yeux que le simple plaisir charnel. Je crois également qu'il n'est pas impossible d'aimer plusieurs personnes en même temps, voir de vivre en trio.

J'ai une vision de l'amour et du sexe très ouverte et libertine, basée uniquement sur la confiance et le dialogue. L'âge n'a pour moi que très peu d'importance tant que l'amour lie de façon consentante les individus. Ce n'est pas parce que je ne respecte pas l'image de l'homme et la femme faisant l'amour en position du missionnaire, 2.5 fois par semaine que je suis anormale. Nous avons tous plus ou moins une façon différente d'aimer et tant mieux si nous n'avons pas tous les mêmes fantasmes et les mêmes besoins. C'est bien souvent le regard des autres qui rend la discussion sur le sujet gênante, surtout lorsque l'on se retrouve face à des personnes très fermées.



L'enfance


Je suis sûrement née homosexuelle. Bien que j'ai longtemps cru être bisexuelle de par mon ouverture sur le sujet du sexe et de l'amour.

Dès le plus jeune âge je me désintéressais de l'amour en couple d'un homme et d'une femme. J'ai très vite su que ce modèle ne me correspondait pas.


J'ai bien eu des flirts avec des garçons et il m'arrive même de fantasmer ou m'imaginer être en couple avec un homme. Mais c'est de l'ordre du fantasme, pas de la réalité. Dans ma réalité, je ne me vois pas en couple du tout. Ni avec un homme, ni avec une femme.


Ce qui me fait dire être plus attirée par les femmes, c'est le désir que cela engendre ainsi que des sentiments plus importants. J'aime me retrouver blottie contre une femme, j'aime sa douceur, son odeur. Et surtout, j'aime me sentir aimée par une femme, alors que je me fiche totalement qu'un homme puisse m'aimer.


Il m'a fallu 17 ans pour savoir qu'il était possible d'aimer une personne de même sexe que soi. Pourtant, des indices il y en avait. Petite je n'avais rien du comportement classique de la petite fille rêvant de son prince charmant. J'étais une petite fille sauvage. Au lieu de coiffer des barbie et jouer à la poupée, je partais à l'aventure avec mes copains, grimpant, courant, défendant notre tour de toboggan et nous bagarrant aussi. Dans la nature, je grimpais partout, me montrais aventureuse et en quête de liberté. Et déjà à l'école maternelle, c'est dans les bras de la maîtresse que je voulais être, pas dans ceux des garçons.


Au collège aussi il y avait des indices qui auraient pu mettre la puce à l'oreille à mes proches, comme le fait de n'avoir jamais de poster d'hommes dans ma chambre, ou regarder en boucle des séries avec des héroïnes guerrières plutôt que de princesses.



La découverte


J'avais 17 ans lorsque j'ai découvert mon attirance pour les femmes. Du moins le besoin d'être aimée par une femme. J'avais déjà vaguement connaissance de ce que c'était, mais je n'ai jamais été amenée à me poser la question. A la maison, c'est un sujet que nous n'abordions jamais. Je n'avais donc pas l'intelligence de me dire que ça pouvait être l'image représentative de la femme que je suis. Il faut aussi se rappeler qu'il y a 10 ans à peine, l'accès à internet était beaucoup plus compliqué qu'aujourd'hui, voir surveillé par nos parents. A la télé, pas ou peu de représentations de couples homosexuels. C'est grâce à Plus belle la vie, série que je regardais tous les soirs à cette époque, que j'ai su. Une histoire d'amour commençait à naître entre deux personnages féminins et cette idylle m'a prise de passion. Je n'avais qu'une hâte, que leur amour se concrétise. Au moment du premier rapprochement physique entre elles, j'ai ressenti une joie immense et j'ai su. J'ai su que j'avais en face de moi, celle que je suis.


Qui suis-je ?


Etre capable de dire à autrui qui nous sommes lorsque l'on sort un peu de la "norme" s'avère être une bataille de tous les jours. Nous devons nous battre contre nos propres peurs, contre la réaction de l'autre, contre la peur du rejet, du mépris, de la non-acceptation etc etc. Je n'étais pas prête à affronter le jugement des autres et encore moins à perdre mes proches. Je me suis donc auto-persuadée d'aimer aussi les hommes. Les gens réagissent mieux lorsque tu annonces une bisexualité. Ça leur laisse l'espoir de te voir en couple de façon "normale".


Mais me persuader d'aimer les hommes ne m'a pas aidé à en vouloir un dans mon lit. Je suis capable de leur trouver une beauté, quelque chose d'attirant, mais de là à avoir une relation sexuelle, je n'y suis jamais arrivée. Il m'a fallut 10 ans de plus pour réussir à m'avouer n'être attirée que par les filles et l'assumer pleinement.



L'annonce aux proches


Aujourd'hui tout mon entourage sait pour mon attirance pour les femmes. Ma famille proche l'a su un peu plus tard, vers mes 20-22 ans. Lorsque je rencontre de nouvelles personnes, je me fiche qu'ils cherchent à savoir si je suis homosexuelle, bisexuelle ou même hétérosexuelle. Si la question est posée, je réponds avec franchise et si non ils penseront ce qu'ils veulent. Je suis telle que je suis, différente, mais pas anormale et je suis pleinement heureuse comme ça.


Il ne me reste plus qu'à vous écrire un petit article sur l'amour platonique et on aura un peu près fait le tour de ma vie sexuelle bien enrichie en différences.

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© 2019 par Aurélie.C

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