Tu seras gentille ma fille

Tu seras gentille ma fille Je ne veux entendre aucune injure provenir de cet être délicat Et ce corps modelé pour atteindre des sommets de beauté Que seul une rêverie pourrait surpasser

Tu seras gentille ma fille Je ne veux voir aucune once masculine Ni des airs, ni des gestes trop virils Et tu aborderas un port de tête altier Sous prétexte d’être l’incarnation du modèle antique

Tu seras gentille ma fille Loin de toi ces brutalités qui dénaturent ta bienséance Toutes ces femmes féministes qui masculinisent à tout va Et qui hurlent à tue-tête être l’égale de l’homme

Tu seras gentille ma fille Tu tiendras, dans tes mains, l'héritage iconique d'Hestia Et comme tous les filles, tu courras de ballets en tutu Et deviendras ma petite princesse historique

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Tu seras gentille ma fille Je veux voir ton teint pâle se poudrer d’élégance pour forger ton avenir Pour qu’un homme te dirige vers de roses contrées T'effacer, pour que ce glorieux gaillard t’engrossent Et que tu deviennes douce maîtresse de maison

Tu seras gentille ma fille Tu apprendras à te taire et être objet de désir Pour gonfler la fierté que ton père balance en famille, D’avoir pour modèle la plus docile des martyrs

Tu seras gentille ma fille Tu compteras ta progéniture Qui fleuri sous tes pieds que tu ouvriras sans broncher Afin que ton coquin de mari y pénètre à sa guise Et y déverse jouissif tout son chibre

Tu seras gentille ma fille Tu brilleras par ta beauté naturelle et de ta posture de femme enceinte De par ton ventre triomphant, tu mépriseras les non-mères En exhibant fièrement l’opulence de tes seins

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Mais moi, mais moi, j’aime les filles Mais moi, mais moi, je joue au ballon Mais moi, mais moi, je ne me marierai pas Pour que je sois libre et indépendante

Mais moi, mais moi, je veux être forte Mais moi, mais moi, je ne prône pas l’infantilité Mais moi, mais moi, j’accélérerai tes rides Pour que tes propos cessent et disparaissent

Texte original : "Kid" d'Eddy de Pretto Peinture : Joanna Wędrychowska