Vaginisme
- Aurélie.C
- 12 avr. 2018
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 févr. 2019
Selon la définition classique, le vaginisme est une contraction réflexe des muscles périnéaux – ceux du vagin – entraînant une douleur qui rend difficile, voire impossible, la pénétration.

“ A 23 ans et pourtant en couple, je n’avais jamais eu de pénétration vaginale. C'était pour moi de la douleur et de la souffrance. Il en était de même lorsqu'il s'agissait de mettre un mini-tampon lors de mes menstruations.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce problème est plus fréquent qu’on ne le croit et peut apparaître à n'importe quel âge. Pas toujours facile à vivre pour les femmes qui sont en couple, un sentiment de culpabilité peut donc s'accompagner. Mais bonne nouvelle, dans 95 % des cas on en guérit. Je vous invite à aller sur ce site si jamais vous souhaitez en savoir plus sur le Vaginisme. Pour le reste, je vous laisse avec mon témoignage, preuve que ça peut arriver à n'importe qui et que oui on peut s'en sortir.
La découverte
Je devais avoir un peu près 22 ans lorsque je suis tombée pour la première fois sur le mot "Vaginisme". La description du problème me correspondait sans qu'il n'y ait de doutes possibles. Depuis mes 15 ans et les cours de natation de seconde, j'ai pu remarquer que je n'avais pas la même facilité de mettre un tampon par rapport à mes copines. Encore vierge à cette époque, je me l'expliquais par un hymen surement trop dur, voir trop près de l'ouverture de mon vagin, ce qui pouvait provoquer la douleur que je ressentais. Mais les années passèrent et rien ni personne n'avaient pu s'introduire en moi sans que je ne ressente une violente douleur. J'ai bien essayé de forcer, mais la douleur était terrible, me faisant renoncer à coup sûr.
C'est devenu vraiment problématique lorsque j'eue mes premières expériences sexuelles. Comme je vous l'expliquais dans un autre de mes articles, je ne suis jamais allée chez un gynéco. J'ai fais les tests de dépistage et ma contraception était suivie par mon médecin traitant. Vaccinée contre le cancer du col de l'utérus, je n'ai jamais trouvé utile d'aller montrer mon minou à un gygy. A tord peut-être ! Ce n'est donc pas grâce à lui que j'ai découverts de quoi je souffrais. C'est en parcourant un article de journal que je savais enfin mettre un mot sur mon problème, mais aussi qu'il était possible de s'en sortir. Je n'étais donc pas anormale.

La Pshychologie
Il est important de savoir que le plus souvent le problème est psychologique et n'est pas forcément lié à une agression sexuelle. Il ne suffit pas juste de vouloir que votre vagin s'ouvre pour que vous soyez guérie, car c'est votre inconscient qui provoque la fermeture de votre col. Bien évidemment je ne vous conseille pas d'attendre que les choses se débloquent d'elles-même comme j'ai pu le faire. N'hésitez pas à vous faire aider par votre médecin ou par votre gynécologue. Il pourra vérifier que c'est bien de ce mal dont vous souffrez et non pas d'une malformation anatomique.
Une fois le diagnostique posé, l'aide d'un psychologue peut elle aussi être utile. Je ne vais pas vous cacher que c'est long et parfois rien n'y fait. Il ne faut pas hésiter à vous raconter et oser creuser du côté de votre maman, pour savoir si elle-même n'aurait pas vécue des relations sexuelles difficiles. Il arrive aussi que du jour au lendemain, après une discussion, après un événement marquant, cela se règle comme par magie. Ce qui est mon cas.
La sortie
Après la prise de conscience de mon problème, j'ai très rapidement appris à vivre avec, ne considérant pas mon vaginisme comment un réel problème. J'étais épanouie sexuellement s'en avoir besoin de pénétration. Je n'ai pas particulièrement cherché à régler le problème et quant à savoir la cause, j'avais déjà une idée en tête.
J'ai vécu un traumatisme plus jeune lié à la sexualité, et pourtant il s'est avéré que mon vaginisme n'en été pas directement lié. Je le sais, car ce traumatisme reste encore aujourd'hui enfui en moi.
Le problème s'est révélé être relationnel. Entre ma maman et moi. Depuis de longues années notre communication était des plus compliquée, jusqu'au point de non retour lorsque je suis retournée vivre chez elle. J'y ai eu une période de blanck-out de 10 jours, où je me levais exclusivement pour me rendre aux toilettes et boire. C'est à bout de force que j'ai vidée mon sac à la gueule de ma mère. Cris, larmes, reproches et j'en passe. Ma mère a su prendre conscience de la gravité du mal être que provoquait notre mésentente. Elle m'a offert une attention que je n'avais jamais eu avant. Nous avons beaucoup parlé, elle m'a aussi beaucoup écouté.
Ce jour-là, les urgences ont été appelées, et je devais me rendre le lendemain chez mon médecin traitant pour une éventuelle hospitalisation en HP afin que je puisse sereinement reprendre des forces.
L'hospitalisation n'a pas eu lieue et je repris pieds très rapidement. La vie m'a beaucoup bousculée cette année-là, pas forcément en mal, au contraire. J'ai à peine eu le temps de me rendre compte de ce qu'il était arrivé, que j'étais déjà entrée dans un tourbillon de changement dans ma vie professionnelle.
J'ai déménagé quelques mois après et mon nouvel emploi m'offrait une quantité incroyable de leçon de vie et d'amour. Avec ma maman les choses allaient pour le mieux. J'arrivais à nouveau à la prendre dans mes bras, et nous dialoguons beaucoup plus. L'été de cette même année, nous nous rendions à la plage et malheureusement ce fût en pleine période de mes règles. J'étais prête à refaire une énième tentative, voulant coûte que coûte réussir à le faire rentrer. J'ai été la première surprise de la facilité et de la rapidité avec lequel il est rentré, pourtant je n'avais pas pris une taille mini. J'avais 24 ans.
Depuis je n'ai plus jamais ressenti de douleurs, pas même lors de mon premier rapport vaginal.
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